J’ai rejoint Sinopia en juin 2001. Je quitte HSBC Global Asset Management (France) en mars 2013, soit 12 ans plus tard. Comme l’avait fait remarquer Michel-André Lévy lors de son pot de départ : 12 ans, c’est l’équivalent du CP à la terminale. J’aime beaucoup cette analogie car ces 12 années furent un vrai parcours, une vraie croissance, un vrai apprentissage. Sinopia, c’était un peu mon école élémentaire, c’est là que j’ai appris les bases, la technique, la finance, et de faire d’Excel le prolongement de mon cerveau. Bien qu’on entende cette rengaine à chaque départ d’un ex-Sinopien, il est important que je le dise aussi car je n’oublie pas ceux qui m’ont formé.
Ensuite, je suis allé faire un bout de ma scolarité à l’étranger et j’ai même goûté au BEP Technologie e-Commerce, avant de revenir à la finance. Ces expériences relevaient déjà de mon besoin d’aller voir ailleurs comment c’est, d’apprendre d’autres choses, travailler avec d’autres personnes, toucher à différentes matières dans différents environnements.
Je salue et garde en mémoire ceux qui ont participé à mon épanouissement dans cette première partie de parcours.
Je ne sais pas si passer d’AMFR à la Direction Financière de HSBC France, c’est comme de passer du lycée à l’université, mais en tout cas, je ressens la même excitation teintée d’appréhension que j’avais expérimentée, bac en poche, à l’heure de rejoindre les bancs de l’université.
Si je continue à filer ma métaphore, mon lycée, c’était l’ingénierie produit. Qu’est-ce qu’un ingénieur produit ? On m’a beaucoup posé cette question pendant mes entretiens. Pour y répondre, je pars du produit. Un produit (un OPCVM en l’occurrence), c’est la rencontre entre une demande d’un client, relayée par un vendeur, et le savoir-faire d’un gérant. L’ingénieur produit est celui qui permet que cette rencontre se fasse et qu’il en naisse un produit.
La matérialité d’un produit, c’est d’abord sa structure juridique. Il n’y a pas de produit sans structure juridique associée. Je veux donc commencer mes remerciements par nos premiers partenaires, les personnes avec qui j’ai eu la plus forte collaboration, le plus d’échanges professionnels : les juristes. Ce fut une collaboration intense mais pas forcément simple. Nous avons tous de solides caractères. Nous avons des points de vue et des cultures différentes. Nous expérimentons des priorités et des nécessités différentes. Il en a résulté des conflits. Mais là où il y a des conflits, il y a de la vie, de l’envie et notamment l’envie de faire avancer les choses. Malgré ces quelques difficultés, je ne veux garder en mémoire que le positif, qui est cette somme de dossiers que nous avons menés à bien. Pôle France, pôle international, pôle opérations financières, je veux vous remercier, vous tous, pour la richesse de nos échanges et cette efficace et fructueuse coopération.
L’autre matérialité d’un produit, ce sont ses titres, ses instruments, ses comptes. Toute sa matérialité opérationnelle et physique : un compte titre, un compte devise, un compte futures. L’autre grande collaboration, ce fut donc avec les équipes du Middle-Office et en particulier je voudrais citer la chef des fusions, lancements, liquidations, transformations de ces deux dernières années : Milly, mais aussi Hugues, Dominique, Philippe, Laurianne, Mathieu et son équipe…
Que ma participation assidue et active à la réunion hebdomadaire Vie des Fonds pendant tant d’années soit le témoignage de l’estime que j’ai toujours porté à l’ensemble des opérationnels et à leur travail. En plus de ceux que je viens de citer, je n’oublie pas le reporting, l’attrib, le référentiel, l’équipe RRC, l’équipe Investment Risk…
Par ce poste d’ingénieur produit, j’ai pu travailler avec énormément de personnes et de services. Je rajoute, à ceux déjà cités, le marketing, la conformité, le contrôle interne, le contrôle de gestion, la compta. Que ce fut à mon retour de HK ou à mon retour de congé sabbatique, que ce fut avant ou après la fusion des entités légales, partout et toujours, j’ai reçu de vous (la vente, la gestion, l’IRP, les opérations, les fonctions supports) confiance et soutien et contribution efficace à l’avancée des projets.
Pendant longtemps j’aimais à dire : un produit naît, se transforme et meurt en comité produit. Aujourd’hui, je rajoute : il n’y a pas de produit qui se fasse, ou se défasse, ou se transforme, sans la collaboration et le travail de vous tous.
Quand j’étais au lycée, mes sœurs étaient abonnées au magazine ELLE. L’Ingénierie produit, c’est un peu le magazine ELLE, mais en vrai. Avec de vrais morceaux de mode, de vraies jolies filles, les recettes de cuisines et leur résultat, l’astrologie, les conseils santés et bien-être, les bons plans sorties. Certes le journal a perdu un peu de consistance depuis le départ de Gabrielle, notamment la page shopping mais il reste du talent, en particulier celui de sa rédac’ chef qui tient, à elle seule, la rubrique politique intérieure et affaires internationales, la page droit des femmes, l’édito, le buzz du moment et surtout, la célébrissime rubrique : l’idée neuve du jour. Nous aussi nous avons notre Alix Girod de l'Ain. Elle se reconnaîtra.
Plus sérieusement, je voudrais témoigner ici de mon profond attachement à cette équipe avec qui j’ai partagé 4 ans de ma vie professionnelle et un peu de mes loisirs aussi. J’y ai trouvé joie de vivre, vitalité, bonne humeur, attitude positive, gentillesse, compréhension et aussi de la compétence, du sérieux, du partage de l’information, de l’aide sur mes dossiers, des valeurs communes sur la façon de travailler. J’ai progressé techniquement et humainement à votre contact, j’avais plaisir à venir travailler et à vous retrouver. Des amitiés se sont nouées, je dirais même de sérieuses amitiés se sont nouées, c’est une grande richesse qui ne se cote pas en bourse.
De cette belle équipe, je veux singulariser Laëtitia. Une des plus grandes qualités de Laëtitia en tant que manager, c’est de toujours se positionner à la bonne distance. Elle a toujours été présente quand j’avais des questions ou besoin de son aide, tout en m’accordant une grande dose de liberté le reste du temps. Elle m’a laissé tout l’espace dont j’avais besoin pour permettre mon épanouissement dans l’équipe. Elle a parfaitement compris mes aspirations et mes besoins quand je suis parti en congé sabbatique, quand j’en suis revenu et quand j’ai demandé encore à évoluer, deux ans plus tard. J’ai reçu soutien, autonomie et compréhension. Ca demande beaucoup d’intelligence relationnelle, une certaine humilité et une bonne dose de confiance : j’ai eu beaucoup de chance d’avoir une telle manager pendant ces quatre années.
En bon lecteur du magazine ELLE, je termine mon discours par une comparaison vestimentaire. Un discours, c’est un peu comme une jupe. Vous pouvez faire court ou vous pouvez faire long, vous pouvez tenter de dévoiler et montrer des choses, l’essentiel restera caché. L’essentiel, c’est ce quelque chose qui s’est logé au fonds de moi et pour lequel je ne peux que vous exprimer ma gratitude par ce petit mot : MERCI
Le 15 mars 2013